Rapport du Président de l’Association canadienne pour les Nations Unies Grand Montréal- 13 mai 2015
Bonjour à toutes et à tous.
Mon nom est François LaRochelle. Je suis le Président de votre association.
Je vous souhaite la plus cordiale des bienvenues à cette Assemblée générale annuelle de l’Association canadienne pour les Nations Unies-Grand Montréal.
Avant de commencer je voudrais remercier la Mission permanente du Canada auprès de l’OACI grâce à laquelle nous pouvons tenir cette Assemblée générale ici ce soir.
Un excellent partenariat. Le reste du programme de la soirée en est aussi le résultat avec la visite de ce bâtiment, la cérémonie du prix d’Excellence de l’ACNU Grand- Montréal puis « le verre de l’amitié ».
Je voudrais aussi remercier ma prédécesseure, Mme Louise Lamarre- Proulx qui a réalisé de grandes choses au cours de son mandat., de même que notre ancien trésorier M. Normand Brais.
Cette dernière année en a été une de transition.
Nous avons un nouvel exécutif avec une nouvelle secrétaire Me Annie Lespérance et une nouvelle trésorière Mme Claire Tousignant. Je suis le nouveau président depuis juillet dernier. Notre vice-président M. Gilles Gingras est le seul de l’équipe précédente.
Nous avons aussi accueilli un nouveau membre au sein du CA M. Dorval Brunelle, ancien directeur de l’Institut des études internationales de Montréal. Un partenaire majeur de notre association. J’y reviendrai plus tard.
Depuis le précédent rapport , nos activités ont dû être re-calibrées à cause de la perte d’un donateur, qui contribuait généreusement à notre budget.
Dans ce contexte, nous avons dû diminuer quelque peu notre programme de conférences et consacrer davantage d’énergie afin d’accroître la visibilité de l’ACNU - Grand Montréal, en tirant profit de partenariats déjà en place ou en développant de nouveaux.
Ainsi, nous avons perfectionné notre site web et fait un effort pour le tenir à jour. Nous maintenons aussi un site Facebook. Nous avons aussi envisagé d’être sur LinkedIn mais cela ne sera pas possible, semble-t-il. Nous avons aussi diffusé deux éditions de notre nouveau bulletin d’information : ACNU-INFO afin de mieux tenir au courant nos membres et amis de ce que nous faisons.
Suite à la coopération de la Ville de Montréal nous avons réussi, pour la première fois, à faire flotter le drapeau des Nations Unies au balcon de l’Hôtel de Ville, lors de la journée des NU le 24 octobre dernier.
Grâce au Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD) nous avons pu mettre en ligne nos diverses conférences ainsi que notre série sur les Grands Canadiens aux NU. La dernière en date étant celle de Mme Louise Arbour, ancienne Haut Commissaire aux droits de l’Homme des NU.
Nous avons maintenu notre programme de conférences.
La plus récente, le 24 mars, avec M. Mokhtar Lamani conjointement avec l’Observatoire du Moyen- Orient et de l’Afrique du Nord de la Chaire Raoul Dandurand de l’UQAM. Nous avons constaté, à cette occasion, une augmentation de notre auditoire et obtenu une couverture de presse dans le Journal Métro mais aussi dans La Presse et RDI.
Plus récemment le CORIM a utilisé notre LOGO dans ses publicités pour la Conférence du secrétaire général de l’OACI, M. Raymond Benjamin. L’ACNU et son président ont d’ailleurs fait l’objet d’une reconnaissance publique ce jour là.
Je ne veux surtout pas oublier la coopération avec ORBICOM, la Chaire UNESCO de l’UQAM qui nous héberge.
Plus tôt je mentionnais nos conférences.
Nous en avons eu quatre depuis septembre dernier. Celle du Lt Colonel Daniel Redburn le 10 octobre 2014 , qui nous a parlé de son expérience au sein d’une mission des NU en Afrique visant à régler un conflit frontalier entre le Cameroun et le Nigeria.
Le 15 octobre 2014 , la professeure Osire Glacier de l’Université Bishop’s et Anne Sainte- Marie d’Amnistie Internationale ont traité de la Convention des NU contre la torture.
Enfin le 19 novembre 2014, M. Pierre Jeanniot, ancien directeur général de IATA nous a parlé des nouveaux défis de la sécurité aérienne civile, dans des situations de conflits.
Plus récemment , tel que mentionné, M. Mokhtar Lamani ancien représentant de la Ligue Arabe et des Nations Unies à Damas a traité de la situation en Syrie et en Irak.
L’ACNU s’est aussi associée pour diffuser de l’information ou publiciser des évènements tel qu’un hommage rendu au regretté Assad Kotaite, président émérite du Conseil de l’OACI ou des conférences d’intérêt pour nos membres et amis.
Comme c’est le cas depuis quelques années et afin de souligner la Journée des Nations Unies, l’ACNU-Grand Montréal a organisé, à l’initiative de son comité étudiant, évènement à l’Université du Québec à Montréal, le 23 octobre 2014, permettant aux étudiants et au public en général de mieux connaître les Nations Unies et les organismes dans le domaine de la coopération internationale.
Parmi les activités organisées lors de cette Journée, une foire d’information et des conférences. Pour clore l’événement, l’ACNU-Grand Montréal a convié les conférenciers et les participants à un vin d’honneur, grâce au soutien financier d’ORBICOM.
De mon côté j’ai été l’invité d’honneur lors de l’exercice de simulation des NU au CEGEP Dawson et fait une présentation devant près de 300 jeunes. J’ai aussi eu des rencontres avec des interlocuteurs impliqués dans le secteur international à la Ville de Montréal, à Montréal International , à l’UQAM ainsi qu’à l’OACI pour mieux faire connaître notre organisation et tisser de nouveaux liens.
Notre vice-président , M. Gilles Gingras, a aussi fait une présentation publique sur les NU.
J’ai été invité à des conférences ou des fêtes nationales organisées par des consulats généraux. J’ai signé au nom de l’ACNU –Grand Montréal le livre de condoléances ouvert au Consulat général de France suite aux attentats terroristes à Paris, notamment contre Charlie Hebdo.
J’ai représenté le Québec au conseil d’administration de l’ACNU nationale à Ottawa et serai en compagnie d’un membre de notre CA à l ‘Assemblée générale de l’ACNU nationale qui se réunira à Hamilton en juin prochain.
Défis et projets
Je voudrais maintenant traiter des défis et des plans pour le proche avenir.
D’abord notre situation financière. Vous aurez un rapport financier plus complet tout à l’heure mais vous comprendrez qu’avec actuellement environ $ 2600, notre association est loin d ‘être riche. Ce budget nous permet d’organiser quelques conférences et une ou deux activités périphériques. C’est tout. Actuellement nous ne comptons que sur les donations et les nouveaux membres comme source de financement.
Avec davantage de ressources nous pourrions bien sûr en faire plus. Payer des conférenciers de renom, engager une assistante à temps partiel, donner une bourse etc.
Il va falloir envisager d’autres sources de financement. Un comité du conseil d’administration a été créé à cette fin.
Il y a quelques mois nous avions approché l’ACNU nationale pour obtenir une partie des revenus de renouvellement des cotisations des membres, qui jusqu’à maintenant n’étaient pas reversés aux diverses sections à travers le pays. Je suis heureux d’indiquer ce soir que notre proposition a été acceptée.
Cette décision doit cependant être maintenant confirmée par le Conseil d’administration national.
Une fois cela réalisé nous devrions donc recevoir à compter de 2016, 25 % des revenus nets de ces renouvellements en provenance de la section montréalaise. C’est une excellente nouvelle qui devrait nous assurer du financement additionnel.
Entretemps je vous encourage à faire parvenir vos dons en spécifiant qu’ils sont pour l’ACNU- Grand Montréal et à convaincre d’autres d’en faire autant.
Maintenant nos projets.
Pour l’automne, dans le contexte du 70 ième anniversaire des NU nous allons encourager la Ville de Montréal de décréter le 24 octobre jour des Nations Unies à Montréal, dans la foulée du drapeau à l’Hôtel de Ville dont j’ai parlé auparavant.
Mais surtout nous planchons actuellement avec notre partenaire l’Institut des Etudes Internationales de Montréal (IEIM) à l’organisation d’un grand colloque de 2 jours sur le thème « Les Nations Unies : 70 ans de gouvernance mondiale ».
Si ce projet se concrétise il aura lieu les 21-22 octobre 2015. Des activités en marge de cet événement sont aussi planifiées à l’UQAM et ailleurs.
Je suis heureux d’annoncer que les premières invitations ont été lancées auprès de certains panelistes et un lieu pour le colloque déjà réservé. Une demande de subvention est en cours de préparation. Nous vous tiendrons bien sûr au courant des développements dans ce dossier.
Par la suite nous devrions reprendre nos activités de conférences et nos entrevues sur les Grands canadiens à l’ONU, en nous concentrant sur l’actualité. Moins de conférences mais avec des conférenciers plus connus. Toujours dans la mesure de nos ressources.
Afin de trouver de nouveaux membres et de mieux faire connaître l’ACNU le secteur des CEGEP semble prometteur et nous essayerons d’accroître nos contacts et intérêt pour l’ACNU-Grand Montréal auprès de cet auditoire.
Il y un grand nombre de simulations des NU organisées à ce niveau et des cours sur des questions internationales. Nous devrions en tirer davantage profit.
Ce fut donc une année chargée, malgré notre budget limité, et porteuse de beaux projets pour l’avenir.
Je tiens à remercier les membres du CA pour leur appui et énergie ainsi bien sûr que sur celui de nos membres et volontaires. Un merci tout spécial à Louise Ouellet qui nous aide beaucoup au plan du secrétariat.
Je tiens à vous inviter à profiter du reste du programme après notre réunion. Je serai heureux de répondre à vos questions lors de la période de discussion.
Merci beaucoup
Annexe – Sommaire des conférences
10 septembre 2014
L’ONU en Afrique : règlement d’un conflit frontalier entre le Cameroun et le Nigéria : Lt-Colonel Daniel Redburn.
Les Nations Unies jouent un rôle de premier plan dans le secteur de la consolidation de la paix dans le monde, y compris en Afrique. Au cours des dernières années, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA) y a contribué de manière importante, tout particulièrement en réglant le dossier litigieux de la délimitation et de la démarcation de la frontière entre le Cameroun et le Nigéria, découlant d’un jugement de la Cour internationale de justice.
Le processus pour y arriver fut un modèle grâce à la médiation, la négociation, et l’appui technique de l’ONU.
Le Lt-Colonel Redburn, un militaire canadien à la retraite, a été un acteur majeur de ce succès et a témoigné de son travail. Le dossier des relations frontalières entre le Nigéria et le Cameroun a d’ailleurs repris de son actualité suite aux incursions et prises d’otages au Cameroun, à partir du Nigéria, par le groupe terroriste Boko Haram.
La présentation a porté, dans un premier temps, sur l’UNOWA, puis dans un second temps sur la Commission mixte Cameroun/Nigéria : nature du conflit frontalier entre les deux pays, décision de la Cour internationale de justice de 2002, mandat de la Commision mixte, le rôle du Canada et comment le processus de médiation a été mené à terme, et qu’elles furent les leçons apprises.
15 octobre 2014
La convention des Nations Unies contre la torture : genèse et pertinence : Osire Glacier Professeure, Université Bishop’s Anne Sainte-Marie d’ Amnistie Internationale Canada, Section francophone.
Depuis 1984, 155 États ont ratifié la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ce traité reprend et précise l’article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’article 3 commun aux Conventions de Genève et l’article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui condamnent la torture et indiquent qu’elle n’est jamais acceptable, quelles que soient les circonstances, que ce soit en temps de paix comme en temps de guerre. De nombreux autres traités et constitutions d’États l’interdisent aussi.
La première partie de la présentation a consisté à déconstruire la croyance populaire selon laquelle les droits de la personne seraient produits uniquement par les pays occidentaux. Les documents des Nations Unies montrent en effet que l’intérêt pour l’émergence, l’élaboration, et la mise en œuvre des standards internationaux relatifs à la protection des droits fondamentaux provient d’une multitude d’acteurs : citoyens, syndicats, associations, organisations nationales et internationales et les élites de certains États - toutes nationalités confondues. L’adhésion aux droits fondamentaux ne dépend pas de l’appartenance aux valeurs occidentales.
La seconde partie a expliqué les raisons qui ont incité l’organisation Amnistie internationale à documenter des cas de torture et d’autres mauvais traitements dans 141 pays au cours des cinq dernières années. Parmi les États signataires de la Convention, 79 pratiquaient encore la torture en 2014, y compris des démocraties occidentales. Qui torture et qui est torturé ? Pourquoi le Canada n’a-t-il toujours pas ratifié le Protocole facultatif relatif à la Convention des Nations unies contre la torture ? Notre pays est-il à l’abri ? Des éléments de réponse et des pistes de solutions ont été avancés.
19 novembre 2014
L’aviation internationale : vivre avec les conflits dans le village global : Pierre Jeanniot, ancien directeur général et chef de direction de l’Association du transport aérien international (IATA).
À bien des égards, l’aviation commerciale internationale a été et continue d’être un élément majeur dans la construction de notre monde, tel qu’ envisagé lors de la création des Nations Unies en 1945. Dès leur début, l’IATA et l’OACI ont aussi grandement contribué au développement du "village global" tant aux plans culturel que social et économique.
La sécurité est au cœur même de la crédibilité et de la croissance de l’aviation
Par sa nature même, l’aviation est particulièrement dépendante du contexte mondial et subit les contrecoups des crises internationales. Lors de la conférence des cas concrets ont été décrits pour illustrer cette réalité : résolution de problèmes financiers résultant de fonds bloqués dans certains pays, expansion et développement de nouveaux couloirs aériens afin de faciliter les voyages et de réduire les coûts d’exploitation et amélioration de la sécurité sur le continent africain.
La tragédie du 11 septembre 2001 aux États-Unis a beaucoup marqué le transport aérien international. Elle a forcé la prise de décisions importantes et l’adoption de mesures appropriées pour revenir rapidement à un certain niveau de normalité, dans un contexte complexe.
M. Jeanniot a décrit comment avait été gérée cette crise par l’IATA et les suites qui y ont été données. Les catastrophes aériennes des derniers mois incitent une fois de plus à réfléchir sur la façon d’améliorer la sécurité.
24 mars 2015Le Moyen-Orient en ébullition : chaos ou reconfiguration ? Mokhtar Lamani, ancien chef de bureau des Nations Unies et de la Ligue arabe à Damas
L ‘Occident fait fausse route en misant uniquement sur la force pour défaire le djihad armé a estimé Mokhtar Lamani, qui fut, à titre de chef de bureau de l’émissaire des Nations unies à Bagdad et à Damas, un témoin privilégié de la descente dans l’abîme de l’Irak et de la Syrie.« Combattre le radicalisme est un objectif louable.
Mais on ne peut pas y parvenir en misant uniquement sur une approche sécuritaro-militaire », croit M. Lamani. Pour arrêter le détournement de toute une civilisation par des extrémistes comme État islamique, il faudra s’attaquer aux conditions socio-économiques déplorables qui prévalent dans les pays arabes a-t-il ajouté. L’ennemi est impalpable : on bombarde, mais ce sont aussi des civils qu’on tue. »
Selon M. Lamani, toute la région est aujourd’hui « prisonnière de son passé ». « Les sunnites d’Irak ont énormément souffert sous l’[ancien régime du chiite Nouri] al-Maliki. Pour eux, l’armée irakienne de l’époque était une armée d’occupation. Les gens ont une frustration énorme », a rappelé le diplomate. Aujourd’hui, le groupe État islamique revendique l’appui de la population sunnite d’Irak.
« Les gens sont contre le groupe, mais ils croient que s’ils le combattent, ce sont les milices chiites qui prendront le contrôle. Or, ces dernières, dans leur progression pour ‘‘libérer’’ le nord de l’Irak, multiplient les massacres et les exactions. »
Se basant sur son expérience sur le terrain M. Lamani estime que seules des solutions politiques, économiques et sociales pourront apporter la paix et la stabilité dans cette région.