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Conférence publique : La Convention des Nations Unies contre la torture : Genèse et pertinence

Mercredi 15 octobre 2014, 18h30

Pavillon Judith-Jasmin, UQAM, salle des Boiseries (J-2805)
405 rue Ste-Catherine Est, Métro Berri-UQAM

Osire Glacier est professeure au département de sciences des religions à l’Université Bishop. Elle enseigne entre autres le droit international des droits humains, la politique du Moyen-Orient, et les femmes dans l’histoire de l’Islam. Ses domaines de recherche sont l’histoire et la politique des droits fondamentaux au Maroc, l’histoire des femmes au Maroc, et la politique du genre au Maroc. Elle est l’auteure de Universal Rights, Systemic Violations and Cultural Relativism in Morocco (NewYork : Palgrave-Macmillan, 2013), Femmes politiques au Maroc : d’hier à aujourd’hui (Casablanca : Tarik Éditions, 2013), Political Women in Morocco (New Jersey : Africa World Press, 2013), et du blog Etudesmarocaines.com. Mme Glacier a obtenu un doctorat en études islamiques de l’Université McGill de Montréal.

Anne Sainte-Marie est responsable des communications pour Amnistie internationale Canada francophone depuis 1994. Responsable des publications, en particulier Agir (trimestriel) et Agir express (mensuel en ligne), des relations avec les médias, conférencière et porte-parole. Représentante de la section pour les questions de droits sexuels et reproductifs lors de l’adoption de la politique du mouvement en 2005-6, et pour la Marche mondiale des femmes en 2000. Auparavant rédactrice en chef du magazine de la Fédération des CLSC, après avoir été assistante-surintendant à l’animation au Jardin botanique de Montréal. Mais aussi, journaliste pigiste, contractuelle en communication pour la Maison de naissance Côte-des-Neiges, et agente de liaison en écologie pour l’Administration régionale Kativik. Mme Sainte Marie a obtenu un baccalauréat en sciences biologiques de l’Université de Montréal et une maîtrise en sciences biologiques de la même université.

Grandes lignes de la conférence :

Depuis 1984, 155 États ont ratifié la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ce traité reprend et précise l’article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’article 3 commun aux Conventions de Genève et l’article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui condamnent la torture et indiquent qu’elle n’est jamais acceptable, quelles que soient les circonstances, que ce soit en temps de paix comme en temps de guerre. De nombreux autres traités et constitutions d’États l’interdisent aussi.
La première partie de la présentation consistera à déconstruire la croyance populaire selon laquelle les droits de la personne seraient produits uniquement par les pays occidentaux, en utilisant comme exemple le processus de rédaction de la Convention des Nations Unies contre la torture. Les documents des Nations Unies montrent en effet que l’intérêt pour l’émergence, l’élaboration, et la mise en œuvre des standards internationaux relatifs à la protection des droits fondamentaux provient d’une multitude d’acteurs : citoyens, syndicats, associations, organisations nationales et internationales et les élites de certains États - toutes nationalités confondues. On montrera que l’adhésion aux droits fondamentaux ne dépend pas de l’appartenance aux valeurs occidentales. Elle se fait selon des identités autour des axes de pouvoir et de contre-pouvoir. D’un côté, les acteurs qui peuvent violer les droits fondamentaux, et qui le feront dépendamment de leurs intérêts géopolitiques et de la vigilance de l’opinion publique. Et de l’autre, les acteurs qui forment un contre-pouvoir, et qui travaillent pour l’avancement des droits fondamentaux. La seconde partie expliquera les raisons qui ont incité l’organisation Amnistie internationale à documenter des cas de torture et d’autres mauvais traitements dans 141 pays au cours des cinq dernières années. Parmi les États signataires de la Convention, 79 pratiquaient encore la torture en 2014, y compris des démocraties occidentales. Qui torture et qui est torturé ? Pourquoi le Canada n’a-t-il toujours pas ratifié le Protocole facultatif relatif à la Convention des Nations unies contre la torture ? Notre pays est-il à l’abri ? Des éléments de réponse et des pistes de solutions seront avancés.

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